« C'est pourquoi je crois qu'il serait bon d'inculquer aux fidèles, en même temps qu'une grande confiance dans la miséricorde de notre Bon Dieu et dans la protection du Cœur Immaculé de Marie, la nécessité de la prière accompagnée de sacrifices, surtout de ceux qu'il est nécessaire de faire afin d'éviter le péché. »
Partie de la lettre de Lucie du 18 août 1940.
« Tant de monde tombe dans l'enfer !... Tant de monde ! Ah ! si nous pouvions, avec nos sacrifices, fermer pour toujours les portes de cette terrible fournaise !... Si nous pouvions faire que tous les pécheurs prennent le chemin du Ciel ! Consoler Notre-Seigneur qui est si affligé à cause de tant de péchés », s'exclamait Jacinthe.
« Mes cousins François et Jacinthe se sont beaucoup sacrifiés parce qu’ils ont toujours vu la très Sainte Vierge très triste en toutes ses apparitions. Elle n'a jamais souri avec nous et cette tristesse, cette angoisse que nous remarquions chez elle, à cause des offenses envers Dieu et des châtiments qui menacent les pécheurs, pénétraient notre âme et nous ne savions qu'inventer en notre petite imagination enfantine comme moyens pour prier et faire des sacrifices... Ce que sanctifia également mes cousins fut la vision de l'enfer... », relate Lucie.
C'étaient toujours les mêmes élans d'amour qui revenaient sur ses lèvres. Quelquefois, en baisant son crucifix, elle le serrait dans ses mains en s'exclamant : « Ô mon Jésus, je vous aime, et je veux souffrir beaucoup pour votre amour ! ». Fréquemment, elle disait aussi : « Ô Jésus, maintenant vous pouvez convertir beaucoup de pécheurs, parce que ce sacrifice est très grand ! ».
Une pleurésie purulente lui causait de vives douleurs qu'elle supportait « avec une résignation, une joie même qui surprenaient ». Par délicatesse envers sa mère, pour ne pas lui donner du souci, elle faisait le sacrifice, si coûteux lorsqu’on souffre sans cesse, de ne jamais se plaindre. En revanche, à Lucie, elle ouvrait son âme en lui faisant part de ses épreuves et des grâces qu'elle recevait : « Je me sens une douleur tellement grande dans la poitrine. Mais je ne dis rien à ma mère. Je veux souffrir pour Notre-Seigneur, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, pour le Saint-Père et pour la conversion des pécheurs. », écrit Lucie.
– Je souffre, oui. Mais j'offre tout pour les pécheurs et en réparation au Cœur Immaculé de Marie.
– J'aime tellement souffrir pour leur amour et pour leur faire plaisir ! Ils aiment beaucoup ceux qui souffrent pour la conversion des pécheurs, dit Jacinthe à Lucie, en juin 1919. Visite de Lucie à la demande de Jacinthe avant son départ à l'hôpital de Vila Nova de Ourem.
« Enfin, arriva le jour où ma cousine dut partir pour Lisbonne. Son départ fendait le cœur. Elle se tint longtemps les bras autour de mon cou, tandis qu'elle me disait en pleurant : “Nous ne nous reverrons jamais
plus ! Prie beaucoup pour moi jusqu'à ce que j'aille au Ciel ! Là-Haut, je prierai beaucoup pour toi. Ne dis le Secret à personne, même si l'on voulait te tuer ! Aime beaucoup Jésus et le Cœur Immaculé de Marie, et fais beaucoup de sacrifices pour les pécheurs ! ” », écrit Lucie avant le départ de Jacinthe à l'hôpital de Lisbonne.
« Faire pénitence, c'est-à-dire se convertir, est simplement un commandement de Dieu. Même si la Vierge Marie ne l'avait pas recommandé, tous les papes de la Bible l'enseignent, et la pénitence est d'autant plus nécessaire en nos temps actuels où les habitudes mondaines et la propagande font croire que toute la vie consiste à bien manger, à se vêtir élégamment, à faire carrière et à se divertir le plus possible. »
Partie de l'homélie du 6 janvier 1977, en la basilique Saint-Marc, Albino Luciani avant de devenir Jean-Paul I.
Prions, faisons pénitence, consacrons-nous et dévouons-nous au Cœur Immaculé de Marie.